Grignan, en Drôme provençale. Visite du village aux ruelles bordées de rosiers et du château de Mme de Sévigné. L’histoire de Grignan se confond le plus souvent avec l’histoire de son château et de ses résidences successives.
Rendez-vous : 8h30 au parking de la salle polyvalente.
Quelques mots sur la promenade :
La visite a été proposée et organisée par Jean-Pierre et Gilberte Couren. Un repas est prévu au restaurant « La ferme Chapouton ».
La visite du beau village de Grignan a étonné les 25 membres de La Zébrine guidés par Gilberte et Jean-Pierre Couren.
Dominé par le château et ses 9000 m², ce petit village de 1500 habitants (juste un peu plus grand qu’Arpaillargues), aux rues bordées d’une collection exceptionnelle de rosiers anciens, nous a charmé.
La chapelle Saint Vincent
Notre visite a commencé par la chapelle, au milieu du cimetière, qui allie patrimoine et art contemporain. Une grande chapelle qui a servi d’église et dont les vitraux sont l’oeuvre de l’artiste Ann Véronica Janssens. Placées dans les baies, quatre monolithes en verre coloré : rose, vert jaune, ambre et bleu, projettent dans l’espace une atmosphère et des couleurs douces et étonnantes. C’est une belle réalisation pour laquelle Jean-Pierre s’est beaucoup investi (en témoigne une plaque à l’entrée).
Le Mail et ses rosiers
Notre visite s’est poursuivie par la traversée du Mail où autrefois se déroulaient les jeux de maillet (ancêtres du croquet ou du golf) nous précise notre guide qui tout au long de la visite a passionné son auditoire par son érudition et la connaissance du village qu’il a habité plusieurs années et où il a occupé les fonctions de Conservateur du Patrimoine.
Un marché « provençal » occupait le Mail et dissimulait un peu les rosiers, tous accompagnés d’une petite plaque signalétique.
Des noms à faire rêver : Sourire d’orchidées, Mme de Sévigné, Polka, Pierre de Ronsard, New York… et tant d’autres dont nous a parlé Gilberte qui fut Présidente de « Grignan pierres et roses anciennes » (une plaque en témoigne aussi, devant le rosier Gil, son rosier). Elle a participé activement à la plantation et à l’entretien de ces fabuleux rosiers qui jalonnent toutes les rues, les places, les cours, le chemin de ronde du château… bref qui nous ont accompagnés par leur parfum et leur beauté toute la journée.
Au bout du Mail, le lavoir entouré de colonnes comme un temple romain circulaire, ponctue la perspective avant la montée vers le château.
Les créations du mobilier urbain de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, épurées et élégantes, ajoutent à l’harmonie du village.
Petite conférence
Dans une petite salle communale, Jean Pierre, dans une causerie très documentée, nous a présenté le village et les grands personnages qui l’ont rendu célèbre, dont la fameuse Marquise de Sévigné. Après avoir évoqué les trois temps forts de l’urbanisme qui va de pair avec l’évolution du château : le Moyen Âge avec le bourg féodal et la forteresse médiévale, le 17e s. avec le palais classique et le 20e s. avec la restauration et l’art contemporain, notre guide a évoqué la belle Marquise, grande épistolière dont la correspondance avec sa fille Françoise de Grignan reste si connue.
Elle a séjourné 4 ans en 3 longues périodes au château et n’a été éloignée de sa fille que pendant 8 ans sur les 25 ans de correspondance. Elle a cependant écrit 764 lettres à sa fille, qui ont traversé la France de Paris ou Vitré en Bretagne à Grignan par malle poste en 5 jours, alors qu’il fallait pour se déplacer plus de trois semaines. Elle y évoque la vie de son siècle et ses voyages.
Une personnalité qui éclipse celle de sa fille, pourtant « la plus jolie fille de France », épouse du Comte de Grignan, lui même représentant du Roi en Provence et qui a embelli le château déjà transformé en palais renaissance par la famille Adhémar au 15e et 16e s.
La Collégiale et le Château
Après une pause gourmande au restaurant de la « Ferme Chapouton » (dorade royale et sensation chocolat), nous avons poursuivi notre visite par la Collégiale Saint Sauveur, une grande église gothique sobre, aux boiseries grises et dorées qui nous rappelle la Cathédrale d’Uzès, construite sous la terrasse du château par Louis Adhémar : « les seigneurs marchaient sur la tête du Bon Dieu » signale avec humour Jean-Pierre. Rivalité ou familiarité d’une famille qui compte de nombreux prélats (dont Jacques Adhémar de Grignan qui a officié à Uzès).
Nous continuons à grimper jusqu’au château à la magnifique façade où notre guide a poursuivi sa présentation. De la terrasse nous contemplons le paysage, le village, les belles maisons, la broderie de buis puis nous pénétrons enfin dans le château. Nous découvrons le grand escalier d’honneur, les appartements nobles et pièces de réception avec, entre autre, l’appartement de Marie Fontaine propriétaire au 20e s. qui a entrepris le vaste chantier de reconstruction après les destructions des 18e et 19e s. : Révolution mais aussi dilapidation d’un des propriétaires. Toute la fortune de Marie Fontaine est engloutie dans la restauration du château et en 1979 ses héritiers le vendent au département de la Drôme.
Au 2e étage les appartements du Grand siècle et surtout ceux de Mme de Sévigné nous réservent une surprise. Ils sont appelés « chambres du grand et du petit Uzès », et c’est là que la belle marquise a séjourné et s’est éteinte en 1696. Beaux meubles marquetés, soieries, tapisseries historiées, hauts lits de réception, tableaux, lambris, décor luxueux où tout est refait et aménagé en respect de l’édifice Ancien Régime et de l’éclat de ses propriétaires.
Fin de la visite
Nous redescendons par les ruelles bordées de boutiques, respirant une dernière fois ses superbes rosiers avant de quitter le village sans oublier de remercier chaleureusement nos deux guides.
Ce fut une journée très riche en découvertes patrimoniales et plaisirs olfactifs et visuels. Une expérience à renouveler peut-être à Suze-la-rousse l’an prochain.
Pour aller plus loin :
Quelques photos de la visite
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