Visite du 30 octobre 2018 : Visite de l’oppidum de Marbacum.
Visite guidée par Bernard Malzac et Patrice Hurlin, propriétaire du site.
Une vingtaine de membres de La Zébrine a rejoint Patrice Hurlin sur son domaine de Castelvielh à Russan, commune de Sainte-Anastasie.
Marbacum, un des Oppida autour de Nîmes
Une fenêtre de beau temps entre des épisodes pluvieux, voire cévenols, nous a permis de découvrir l’Oppidum de Marbacum, l’un de la vingtaine d’Oppida qui entouraient Nîmes, la capitale des Volques Arécomiques. Tous situés sur des hauteurs comme l’Oppidum de Gaujac, le Camp de César de Laudun, l’Oppidum de Nages… l’oppidum de Castelvielh ou Marbacum (ou Prossianum ou Voroangus) domine le village de Russan et le Gardon. Il fut occupé par l’homme du Néolithique à nos jours, en témoignent de nombreux objets et vestiges trouvés sur les lieux et visibles entre autres au nouveau Musée de la romanité de Nîmes. Le plus fameux est le buste d’un guerrier présenté il y a 2 ans au Pont du Gard lors d’une exposition consacrée aux Gaulois, aujourd’hui à Nîmes, qui fût trouvé à Marbacum.
L’oppidum
Il fallait bien sûr faire preuve d’un peu d’imagination pour retrouver les différentes murailles de pierres successives qui ressemblaient à de grands clapas. Seule une portion de mur en gros rochers rectangulaires a échappé à la carrière de pierres qu’était devenu le site (comme de nombreux châteaux et églises) au 20e siècle. Nombreux enrochements comme à St Chaptes proviennent des murailles de Marbacum. Plus de 1000 chargements de camions ont emporté les pierres des remparts de 1957 à 1979.
Demeure encore en place une grande citerne, les bases d’une tour ronde et d’une tour carrée où furent trouvées des morceaux de colonnes (visibles devant le mas de Castelvielh). La trace d’un habitat ovale du Néolithique subsiste dans les broussailles et une quantité impressionnante de morceaux de tuiles romaines (tégulae) et de dolium (grandes jarres) jonche le sol.
Une vue panoramique sur le pays des Volques Arécomiques
Le site surplombe le Gardon et ses falaises où on peut apercevoir le Castellas, un castrum de défense et de contrôle détruit en 1633, le moulinas, vieux moulin de l’Evêque, des grottes (comme La Baume Latrone qui présente des peintures de mamouths plus anciennes que celle de la grotte Chauvet ! )…
Côté Nîmes, on distingue la tour de Tolozan et la trace de l’ancien chemin antique : la voie des Helviens devenue Antonine et enfin chemin des oules qui traverse le Gardon à gué. Ce qui a permis à notre guide de donner une interprétation de l’étymologie du mot Gardon : issu de wardo, rivière guéable.
On peut aussi admirer le Pont et le village de Russan à nos pieds, le Mont Lozère, le Mont Bouquet…Bref une superbe vue.
De nombreux objets archéologiques
Patrice Hurlin nous a signalé la présence sur le site de nombreuses pièces de monnaies antiques en provenance de la méditerranée et même de plus loin, mais aussi d’une épée et de nombreux objets en métal et en céramique qu’il conserve dans une pièce-musée.
Le site fait l’objet de différents classements : Monument historique depuis 1979, Natura 2000, Réserve de la biosphère…
Un site intéressant, découvert par une des premières journées de froidure et que chacun peut continuer à découvrir sur le site Internet de Patrice Hurlin : www.marbacum.fr ; ainsi que dans le livre qu’il a publié : L’histoire à Sainte-Anastasie. Fragments d’histoire locale de la préhistoire au début du XXe siècle.
Pour aller plus loin :
- Le site de Patrice Hurlin
- Les oppida du Gard
- Le groupe des bustes sur piliers du Languedoc oriental
- Guerriers celtes du Midi (dossier de presse Musée Fenaille)
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