25 septembre 2019 – Visite de l’Abbaye Saint-André de Villeneuve-les-Avignon
Abbaye de Saint-André
Abbaye de Saint-André

Les jardins de l’Abbaye Saint-André. A Villeneuve-les-Avignon, dominant le Rhône, l’Abbaye Saint André possède deux hectares classés « jardins remarquables ». Entre vestiges historiques, espèces rares et paysages bucoliques, les visiteurs s’offrent ici une parenthèse hors du temps. Possibilité d’une visite guidée de l’abbaye.

Rendez-vous : 9h au parking de la salle polyvalente.

Quelques mots sur la promenade :
La visite a été proposée par Jean-Pierre et Christiane, organisée par Annie. Un repas est prévu au restaurant « L’Hortus » de l’Abbaye.

 

Ça c'est bien passé
Abbaye Saint-André de Villeneuve par William Marlow (1740-1813)

Le site

Une petite pluie automnale a accueilli plus d’une quinzaine de Zébriniens aux portes du Fort Saint André de Villeneuve-les-Avignon. Sans nous décourager, en pensant aux bienfaits de l’eau pour la nature et les jardins, nous avons suivi notre guide Olivier Ricomini, le jardinier de l’Abbaye Saint André.
Un jardinier atypique, passionné et passionnant. Il fut en autre, libraire et étudiant en théologie et philosophie. Il a suivi la formation de jardinier à l’Ecole du Breuil et fut même jardinier de William Christie.

Le Palais abbatial : histoire

La visite a commencé par le Palais Abbatial, laissant le temps au soleil de se montrer, devant la maquette du lieu. Notre guide nous a présenté l’histoire de ce rocher, le Mont Andaon situé sur la rive droite du Rhône, face à Avignon et son palais sur le rocher des Doms.
Une érmite Casarie s’y est retirée dans une grotte au 6e siècle. Elle fut l’épouse du 1er Évêque d’Avignon. Sainte femme, sa sépulture devint l’objet de vénération et d’un pèlerinage. Au 10e s. une Abbaye bénédictine s’y établie. Deux églises y furent édifiée, l’une portant le nom de Saint André.
Au 13e s. le roi de France et l’abbé de Saint André deviennent coseigneurs de Villeneuve et une forteresse fut construite sur le rocher, une terre royale face à Avignon où s’établie la papauté.
L’Abbaye se rallie à la Congrégation de Saint-Maur au 17e et entame de grandes constructions avec de célèbres architectes qui transforment le lieu en véritable palais, pourvu d’un magnifique escalier et de grands bâtiments aujourd’hui disparus. Ce qui en reste est déjà d’une grande richesse. Le tableau du peintre anglais William Marlow témoigne de l’importance de l’abbaye au 18e.
Après la Révolution et les moines dispersés, l’abbaye est vendue et son propriétaire décide la démolition et la vente des matériaux. Seul le pavillon d’entrée subsiste. Les propriétaires se succèdent, des soeurs y résident au 19e. Au 20e, le lieu devient la propriété d’un peintre restaurateur des fresques du Palais des Papes dont un ami, Emile Bernard exécuta trois fresques néo-botticelliennes sur les murs d’une galerie. En 1915, Elsa Koeberlé, poétesse, découvre Saint André où elle résidera jusqu’à sa mort grâce à la générosité d’un collectionneur et peintre bittérois Gustave Fayet. Une de ses petites filles Roseline Bacou conservatrice au Musée du Louvre en devient héritière et continuera l’oeuvre de restauration et d’aménagement du jardin avec l’appui des monuments historiques.

Salon du palais abbatial

La visite

La porte franchie, un escalier monumental témoignant des fastes de jadis conduit à une grande galerie jouxtant l’ancien cloître. Les plafonds sont superbes, ils présentent des voûtes à la stéréotomie parfaite et raffinée. Les multiples collections de Roseline Bacou et Elsa Koeberlé y sont présentées en un grand cabinet de curiosité. Les céramique néo-palissiennes de Christine Viennet (mère des propriétaires actuels) côtoient les vaisselles, les livres, les photos et autres curiosités.
La grande salle meublée selon les goûts des collectionneuses s’ouvre sur les jardins. Les portraits d’Elsa Koeberlé, Génia Lioubow son amie et les photos de familles qui trônent sur le piano contribuent à évoquer la vie, la personnalité et les goûts raffinés et éclectiques de ces femmes dont la présence est palpable.

Le Jardin 

Jardins de l’Abbaye Saint-André

Notre guide nous conduit ensuite dans les jardins, jardins de femmes précise-il aussi : un jardin italien et un jardin sauvage.
Au 10e s; le monastère primitif ne possédait pas de jardins sur ce rocher aride, c’est plus bas, près du fleuve que se trouvait « le jardin de l’Abbaye ». Au 17e les mauristes aménagent un véritable jardin sur la colline, un puit est creusé dans le roc jusqu’au Rhône.
Le jardin fut reconstruit par Elsa et Génia en s’inspirant des villas toscanes. L’abbaye et le jardin sont classés Monuments historiques en 1947 et le jardin devient « Jardin remarquable » en 2014.
C’est un vrai défi que s’est lancé Olivier Ricomini, seul jardinier, se proposant à entretenir et modifier le jardin selon les conditions du lieu. Il y a peu de terre végétale, qui plus est épuisée de trop de traitements chimiques. L’ensoleillement est maximal et les nouvelles conditions climatiques peu favorables. Malgré cela, le jardin est très beau. Il domine le Rhône et la vue d’Avignon est sublime. Les statues et les ruines romantiques contribuent à la magie du lieu. Le parterre en éventail, autrefois planté de 300 rosiers de la même espèce éternellement replantés est transformé en une friche fleurie en attente de projet paysagé. Les tonnelles, les cyprès, les oliviers et les grands pins couchés forment un décor très méditerranéen. Les sentiers qui serpentent dans le jardin sauvage conduisent à la petite chapelle de Casarie qui domine l’ensemble.
Il reste les soubassements de deux églises séparées par le cimetière contenant de grands sarcophages. Notre guide nous fait remarquer un gros Lentisque et deux grandes Clématites toutes sèches qui se couvriront pourtant de fleurs blanches en Décembre.

Déjeuner à l’Hortus

L’Hortus

Nous redescendons par le grand escalier qui jouxte le bâtiment du palais pour nous installer sur les petites tables de jardin de « l’Hortus », dispersées dans la Cour d’Honneur sous le viel Arbre de Judée. Le restaurant de l’abbaye nous a concocté un panier pique-nique gourmand et de terroir bien apprécié.

 

 

 

L’Exposition

Après nous être agréablement restaurés dans ce lieu privilégié nous allons visiter l’exposition « Le souffle du paysage » de Claire Degas dont les œuvres semblent baigner de brume et de lumière étranges évoquant une nature sauvage et onirique

 

Aux marches du Palais

Nous prenons une dernière photo de groupe aux marches du palais et nous nous décidons à quitter ce lieu plein de charme et d’histoire sans avoir oublié de remercier notre guide. Peut-être pourrions nous revenir visiter La Chartreuse et le reste du fort ou le Musée Pierre de Luxembourg l’année prochaine. A suivre !

Pour aller plus loin :

 Quelques photos de la visite

 

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