Les expositions de l’Hôtel d’Agar à Cavaillon avec Martine Lafon à l’occasion de son exposition « Légendes d’hiver » et une guide de l’association de l’hôtel pour la présentation de l’exposition « Les crèches de l’Hôtel d’Agar » et ses collections .
Rendez-vous : 12h30 au parking de la salle communale pour une visite à 14h.
Quelques mots sur l’Hôtel :
Au cœur de Cavaillon, l’Hôtel d’Agar est bâti sur les ruines de la ville romaine qui s’était développée au bas de la colline Saint Jacques. Les premiers éléments de ce qui sera l’Hôtel d’Agar datent du 12 ème siècle. L’Hôtel a été passablement remanié au fil des siècles, parfois même malmené. La vaste demeure représente un condensé de l’histoire de la ville, de la cité gallo-romaine à l’agglomération du XXI ème siècle.
Quelques mots sur l’exposition de Martine Lafon :
Martine Lafon, l’artiste invitée de Noël 2016 à l’hôtel, revisite tout en rouge le mythe de Saint Véran de Cavaillon et du terrible dragon, la couloubre, ainsi qu’une réinterprétation du mythe de Saint Gens. Un hiver tout en couleur et fait de dialogues entre l’art contemporain et les mythes populaires.
Cavaillon n’est pas très loin d’Arpaillargues et pourtant peu des treize membres de la Zébrine connaissait cette petite ville provençale entre Durance et Calavon et encore moins l’Hôtel d’Agar situé sur l’emplacement d’un bâtiment antique à proximité de l’Arc romain et de la colline rocheuse Saint-Jacques. Une ancienne maison signalée par sa tour médiévale octogonale avec gargouilles et par son jardin où trône une petite tour-volière.
Dés l’entrée nous sommes attirés par une foule de grands santons, richement habillés de tissus provençaux et de dentelles, occupant une pièce entière. Nos hôtes, Véronique Valton et Christian Morand, deux médecins passionnés de patrimoine provençal et collectionneurs impressionnants nous accueillent.
Martine Lafon, notre amie, artiste et Uzétienne, qui a motivé notre visite, y expose ses œuvres rouges, bien sûr, sur le thème du dragon et du loup. Elle est invitée à glisser ses œuvres d’art contemporain dans les trésors des collections permanentes de la maison.
La visite
Résumer cette visite riche et foisonnante est une gageure. Quelques enregistrements, des photos, ainsi que les pages du site de l’Hôtel d’Agar et de celui de Martine Lafon, la compléteront.
Commençons par la légende de la Couloubre dont une représentation antique nous accueillait, une grosse masse de pierre qui figurait le dos d’un animal à la patte griffue. Proche parent de la Tarasque ou du Drac de Beaucaire et Tarascon, ce monstre habitait les eaux de la Sorgue, il fut vaincu par Saint Véran, évêque de Cavaillon. L’affiche de l’exposition de Martine évoquait bien cette légende ainsi que les tableaux qui courraient sur les murs de la première salle. La deuxième présentait des bibliothèques de pharmacie (ou droguier) remplies de superbes pots, des tableaux du 17e et 18e s. représentant l’intérieur d’un hôpital, œuvres originales et rares comme tous les objets de cette étonnante demeure inscrite aux Monuments historiques, véritable cabinet de curiosité.
Après avoir grimpé le vaste escalier à vis nous avons pénétré dans la salle consacrée aux œuvres de l’artiste contemporain invité entourées par une multitude d’objets étonnants : crèche contemporaine en porcelaine de Sèvres (plutôt inquiétante),
superbes boules de Noël en verre de Meisenthal, collection d’anciens colliers de chiens hérissés (contre les loups), béatilles (petites boites réalisées par des religieuses), paperolles (petits tableaux précieux et religieux en fines lanières de papier), grandes armoires sculptées (dites de Nîmes) remplies de trésors, Santibelli (petits saints aux couleurs vives), globes remplis de papillons, plantes, crânes… voisinaient avec les œuvres de Martine, telles que le fauteuil et la nappe du Petit chaperon rouge, l’installation des grandes boites rouges l’évoquant, des dessins et gravures sur le même thème…
La deuxième salle contenait ses livres d’artistes et emboîtages crées pour l’occasion, en rapport avec la légende de Saint Gens, qu’elle a présentés avec finesse et précision ; mais aussi le trésor de 340 pièces de monnaie romaine d’argent trouvées lors de fouilles du jardin, des meubles et armures orientaux… Nous ne savions plus où donner de la tête et des yeux. Christian, notre hôte, était à la mesure de ses trésors par ses explications foisonnantes et passionnées. Une vraie encyclopédie du patrimoine provençal ! Il a même abordé l’histoire des chafarcanis, ancêtres des indiennes, donc de nos tissus provençaux, dont il avait présenté une exposition, tout en commentant un grand tableau d’Antoine Raspal : La promenade aux Alyscamps, panorama de la société du 18e s.
Les salles au dessous étaient semblables, tout autant remplies de trésors ethnographiques, de Santibelli et de santons napolitains merveilleux sous un plafond peint du 16e s. Les salles du bas présentaient les trouvailles lors de fouilles des caves et du jardin : stèles et statues antiques et médiévales, collections de vierges et lampes à huile en verre placées en file indienne, énormes boules de Noël, mais aussi chiens de pierre du jardin Boboli,…La dernière salle enfin présentait les derniers moules originaux du 18e s. des grands santons d’église conservés à Mende.
Tous ces objets, vous l’avez compris étaient dignes de figurer dans des musées tels que celui des Arts sacrés de Pont st Esprit ou le musée Arlaten (d’Arles) ou bien encore le Musée du vieux Nîmes. C’est bien d’ailleurs la visite d’un véritable musée privé liant patrimoine et art contemporain que nous avons pu faire et dans lequel nous reviendrons au printemps pour une nouvelle exposition de marionnettes, tant nous avons été « emballés » par cette visite !
La visite guidée… comme si vous y étiez (extrait) :
Les boules de Noël
Les fouilles de l’hôtel – Le trésor – Les Chafarcani et le peste – Supports surface
Ex-voto des Pénitents bleus – Chafarcani – La Garance
Santibelli – Tableau d’A. Raspal – Béatilles – Armoires – Santons et crèche
Pour aller plus loin :
Quelques photos de la visite de l’Hôtel
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